Chroniques d’Haïfa – Histoires palestiniennes

Un film de : Scandar Copti

Genre : Drame
Sortie en salle : 3 septembre 2025

Synopsis

Dans une famille palestinienne de Haïfa, Fifi 25 ans, est hospitalisée après un accident de voiture qui risque de révéler son secret.
Son frère, Rami, apprend que sa petite amie juive est enceinte.
Leur mère, Hanan, tente de préserver les apparences tandis que le père affronte des difficultés financières.
Quatre voix, une maison, entre conflits générationnels et tabous, dans une société où tout peut basculer à tout moment.

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Entretien avec le réalisateur Scandar Copti

D’où est venue l’inspiration pour Chroniques d’Haïfa – histoires palestiniennes ?

D’une conversation que j’ai entendue lorsque j’étais adolescent. Une mère avait dit à son fils : « Ne laisse jamais une femme te dire ce que tu dois faire », faisant référence à sa compagne. J’ai alors réalisé à quel point les valeurs patriarcales sont profondément ancrées et comment cela amène les femmes elles-mêmes à les défendre.

Dans Chroniques d’Haïfa, j’examine ces mécanismes et la façon dont ils façonnent les valeurs morales des uns et des autres. La structure du film amène le public à tirer des conclusions hâtives, qui sont ensuite démenties. Le spectateur se retrouve alors directement confronté à ses préjugés.

Parlez nous de la structure du film.

Dans la plupart des films chorals, le spectateur sait généralement ce qui arrive aux différents personnages à chaque instant. Mais dans Chroniques d’Haïfa, le spectateur n’est pas omniscient. Ici, le film plonge le spectateur dans les enjeux d’un seul personnage à la fois, lui permettant de faire l’expérience des évènements à travers un point de vue subjectif et incomplet.

En passant d’un point de vue à l’autre, les événements prennent un sens nouveau. Cette structure permet au spectateur d’être en empathie avec chaque personnage, même lorsqu’ils commettent des actes terribles, car peu à peu le public réalise à quel point tous sont malmenés par des forces politiques, raciales et culturelles profondément aliénantes.

Pourquoi avez-vous décidé de raconter ce film à travers les yeux de femmes palestiniennes et israéliennes 

Je m’intéresse toujours en premier lieu aux personnages de mon histoire qui souffrent le plus. Et dans mon cas, ce sont les femmes. Elles sont opprimées politiquement, culturellement et socialement. Ce sont elles qui subissent le plus ce système. Je crois que l’émancipation des femmes est la condition d’une vraie libération.

À travers ces personnages féminins, Chroniques d’Haïfa donne une représentation nuancée de l’interdépendance entre la culture israélienne dominante et la « sous-culture » palestinienne, en exposant les processus qui façonnent l’opinion et la vision du monde, d’un côté comme de l’autre.

Votre casting est entièrement composé d’acteurs non-professionnels, or vos personnages sont tous d’une grande authenticité. Quel a été votre processus de casting et votre méthode de direction d’acteurs ?

Pour créer ce sentiment d’authenticité, j’ai préféré travailler avec des acteurs non-professionnels en utilisant la méthode que j’ai mise au point sur Ajami, mon précédent long-métrage.

J’ai sélectionné des personnes pour jouer dans le film en fonction de leurs points communs avec les personnages que j’avais écrits. Je voulais qu’un médecin dans le film soit un vrai médecin, une infirmière une vraie infirmière, etc.

Ces personnes ont travaillé dans le cadre d’ateliers intensifs que j’ai animés pendant un an. Au cours de ces ateliers, les participants ne se focalisent pas sur le texte ou sur la technique, mais s’imprègnent de l’histoire et de la vie privée de leurs personnages. Au fil du temps, ils s’identifient profondément, jusqu’à considérer les personnages comme des prolongements de leur propre personnalité. Dans le film, ils réagissent spontanément aux événements qui se déroulent sans jamais avoir lu le scénario. Leurs dialogues et leurs comportements découlaient naturellement de leur identification émotionnelle aux situations vécues.

Le film a été tourné chronologiquement, avec deux caméras portées qui suivaient de près les acteurs et capturaient les situations au fur et à mesure qu’elles se produisaient, comme dans un documentaire.

Le conflit entre Fifi et sa mère Hanan est central dans le film. Pouvez-vous nous en parler ?

La relation entre Hanan et Fifi permet de traiter la tension entre deux générations, entre le respect des traditions et la liberté individuelle.

Dans la société patriarcale palestinienne, les principaux moteurs de la vie sont l’honneur, la honte et le regard des autres. Hanan et Fifi comprennent bien ces règles, mais ne les appliquent pas de la même façon.

Hanan, la mère, se conforme aux attentes de la société. Incapable de voir au-delà de ses croyances, les choix de sa fille lui sont inconcevables. Fifi, elle, compose avec ces règles en menant une double vie. Elle ment et cache des aspects d’elle-même.

Le film montre comment, en essayant de protéger nos proches, nous pouvons les blesser car nous n’acceptons pas leurs choix.

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