girls will be girls

Un film de : Shuchi Talati

Genre : Drame
Sortie en salle : 21 août 2024

Synopsis

Mira, 16 ans, mène une vie d’élève modèle dans un pensionnat d’élite au nord de l’Inde. Alors que les examens approchent, sa mère Anila revient s’installer dans la région pour la soutenir et veiller sur elle. Mais la rencontre de Mira avec un nouvel élève, Sri, va semer le trouble dans la relation entre les deux femmes, chacune se retrouvant confrontée à ses propres désirs.

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Entretien avec le réalisateur Shuchi Talati

Comment avez-vous décidé de devenir cinéaste ?

Cela m’est venu par accident. En grandissant, on nous incitait à nous tourner vers des métiers plus stables. J’étais une assez bonne élève et je pensais devenir médecin, comme mon père. Il ne m’est pas venu à l’esprit que je pouvais faire autre chose ! Un jour, un ami m’a demandé : « Qu’est-ce que tu aimes ? Tu n’y as jamais pensé ? » J’ai répondu : « Si ! Je ne veux pas être ingénieur, donc je vais faire médecine ! » et il m’a dit : « Oh mon Dieu – il y a un monde de possibilités ! » Ça m’a remise en question. J’ai réfléchi et j’ai réalisé : « En fait, ce que j’aime, ce sont les histoires ! ». J’avais toujours un livre avec moi, alors j’ai décidé d’étudier la littérature anglaise. J’avais un professeur qui proposait un cours facultatif d’analyse filmique. Le film dont je me souviens le mieux est Red de Kieslowski… Je me suis dit : « Attendez, le cinéma aussi peut faire ce que les livres me font ! ».

C’est intéressant que vous ayez eu l’impression que seules certaines activités vous étaient accessibles et que d’autres vous étaient interdites, parce que c’est un thème très fort de Girls Will Be Girls.

C’est certain. Dans de nombreuses cultures, et particulièrement en Inde, nous avons des rôles clairement prescrits. Ça peut être assez rassurant, mais c’est aussi une sorte de piège. Pour les filles et les femmes, il y a plus de prescriptions et des conséquences beaucoup plus lourdes si l’on sort du cadre établi. C’est ce qui a donné naissance à ce que je voulais faire avec Mira et Anila, la fille et la mère. Elles essaient toutes deux d’aller à l’encontre de ce qui leur est permis. Mira est censée être celle qui suit les règles, mais elle explore une autre identité avec ce garçon. Et la mère aussi. De nombreuses jeunes mères sont reléguées à un rôle asexué, un rôle de soutien dans la vie, et en viennent à se dire : « et moi, alors ? ». J’ai connu de nombreuses femmes dans ma vie qui transgressaient les codes, mais on parle rarement d’elles.

Comment avez-vous trouvé la bonne comédienne pour le rôle de Mira ?

Nous savions que nous devrions faire une recherche à grande échelle pour Mira. Il y a beaucoup de jeunes actrices en Inde déjà créditées dans différentes productions et nous avons donc auditionné un grand nombre d’entre elles. Nous avons également lancé un casting dans plusieurs villes et dans des universités. Les actrices formées étaient souvent justes, mais elles n’avaient pas l’énergie que je recherchais. Lorsque Preeti a auditionné dans le cadre d’un appel ouvert, la scène d’audition était celle de l’astronomie – la première fois que Sri et Mira se rencontrent et discutent. Beaucoup de filles ont joué la carte de la timidité. Mais j’ai été très frappée par la façon dont Preeti l’a jouée, parce qu’elle avait une sorte de force. Elle aimait ce garçon, mais elle avait beaucoup de respect pour elle-même, et elle n’allait pas jouer les timides ou battre des paupières. J’ai senti que c’était Mira. C’est une actrice très intelligente, qui comprend intuitivement ce personnage parce qu’elle partage certaines de ses qualités. J’ai beaucoup d’admiration pour elle.

Comment avez-vous abordé le tournage des scènes intimes, en particulier avec des acteurs aussi jeunes ?

Il s’agissait vraiment de donner de la liberté aux comédiens. Lorsque nous sommes arrivés au stade des répétitions, je leur ai dit : « Écoutez, vous pouvez ressentir quelque chose qui vous met mal à l’aise ; vous pouvez ne pas ressentir quelque chose, et cela peut aussi vous mettre mal à l’aise… Tout ce que vous ressentez est acceptable. » Nous prenions des photos des prises de vue et nous demandions aux acteurs si cela leur convenait. Une fois, un acteur était gêné par un plan large, que nous avons alors recadré. Il s’agissait vraiment de rappeler à chaque instant qu’ils avaient leur mot à dire et qu’ils pouvaient dire non. Je pense que c’est essentiel, parce qu’il y a une dynamique de pouvoir. Ils sont plus jeunes que moi. Heureusement, ce sont deux jeunes gens très forts. Et ils se sont mis à l’aise mutuellement. Les scènes d’amour ont été l’un de mes moments préférés du tournage, parce qu’elles étaient si chaleureuses et intimes.

Pouvez-vous nous parler de l’incroyable Kani Kusruti, qui incarne de manière fascinante Anila, la mère de Mira ?

Je connaissais le travail de Kani et je l’ai présentée à notre directrice de casting lors de notre première rencontre. Elle a envoyé une cassette qui nous a époustouflées. Elle a la qualité d’un boute-en-train, vous n’êtes jamais sûr de ce qu’elle va faire. C’est aussi vrai pour elle en tant qu’actrice – elle n’aime pas trop répéter, et je pense qu’elle-même ne sait pas vraiment ce qu’elle va faire ! Elle est vraiment capable d’être dans l’instant. Ce sentiment d’imprévisibilité était essentiel pour le film. Je n’ai pas vu beaucoup d’actrices qui avaient cette qualité. Et quand nous l’avons mise avec Preeti dans une pièce, c’était magique.

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