Le fils

Un film de : Alexander Abaturov

Genre : Documentaire, Guerre
Sortie en salle : 29 mai 2019

Synopsis

Le réalisateur nous plonge dans l’univers clos des futures Spetsnaz, unités d’élite de l’armée russe, sur les pas de son cousin Dima : la vie et les étapes de formation des jeunes recrues, dévouées corps et âmes à la patrie, de leur parcours du combattant dans la boue, aux manœuvres en forêt entre explosions et rafales jusqu’à l’examen final pour devenir béret rouge.

En parallèle, les parents de Dima affrontent le vide laissé par son absence.

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Entretien avec le réalisateur Alexander Abaturov

Quelle est la genèse du film ?

Le 23 mai 2013, j’ai appris la mort de mon cousin Dima. J’étais de passage à Lussas quand j’ai reçu cette triste nouvelle. J’ai appelé mon oncle et ma tante et ce sont eux qui m’ont consolé ! Ma tante a compris que j’étais en état de choc et pour m’aider à surmonter cette épreuve, elle m’a suggéré d’en faire un film. J’estimais que c’était trop difficile et je pensais que j’en étais même tout à fait incapable. À mesure que le temps passait, je me suis raccroché à ce projet qui m’a permis de canaliser mes émotions et d’exercer mon art. Je ne m’étais jamais imaginé filmer ma famille un jour. Ce sont les aléas de l’existence qui m’ont amené à le faire. C’était important, pour moi, de garder un regard d’amour et de tendresse sur ma famille, tout en évitant d’emmener le spectateur là où il n’était pas à sa place.

Combien de temps ont duré le tournage et le montage du film ?

La fabrication du film a pris quatre ans, en comptant une année de montage et un tournage qui s’est réparti entre 2014 et 2016. C’est un film fait avec des amis, pour la famille. Il m’a fallu être accepté dans cette communauté de militaires qui est très fermée.

Comment avez-vous pu placer votre caméra au sein de la Spetsnaz ?

En mémoire de Dima, des gens ont accepté de nous aider à faire ce film, tout en nous protégeant des FSB (Service fédéral de sécurité de la fédération de Russie) qui n’appréciaient pas ma démarche. Après, il a fallu obtenir des autorisations de hauts gradés. Mon oncle et ma tante, qui sont des personnes droites et respectées, ont intercédé auprès d’eux. C’est surtout grâce à ma complicité avec les jeunes soldats que les portes se sont ouvertes. Nous avons partagé un quotidien éprouvant, dormi sous les mêmes tentes, dans la forêt, sous la pluie, marché des kilomètres avec des sacs sur le dos. Le mien était rempli de matériel. J’ai souhaité filmer ces moments-là seul, pour garder cette proximité avec eux. Pour d’autres séquences, j’ai fait appel à un chef opérateur, un ami proche avec qui j’avais fait mon premier film Les Âmes dormantes.

Comment êtes-vous parvenu à maintenir la bonne distance par rapport à votre sujet, tout en choisissant de faire un film en immersion ?

J’ai choisi de raconter l’histoire de mon cousin Dima. Or, j’en savais peu sur cette période de sa vie dans l’armée. Il me racontait peu de détails. Nous avions des visions différentes sur le sujet. Nous respections cependant la position de l’un et de l’autre. C’est ainsi que l’on fonctionne dans ma famille.

Vous adoptez la position neutre de l’observateur, en enregistrant le quotidien des recrues. Pensez-vous que votre film puisse toutefois être interprété comme à charge contre l’armée ?

Je me suis présenté devant les soldats avec respect. Je débarquais dans un monde qui m’était étranger et mon point d’accroche était ces personnes que je regardais. Je les voyais également un peu comme mes cousins. Ils devenaient Dima et réciproquement. Cela a influencé mon regard sur eux et c’était la position la plus juste à adopter, selon moi.

J’ai choisi d’observer ces jeunes avec indulgence et sans jugement. C’est le système en lui-même, celui qui depuis leur enfance les met dans ce rôle de guerrier, que je rejette.

La scène d’ouverture, qui place le spectateur au milieu des jeunes recrues, implique physiquement le spectateur. Pourquoi commencer le film de cette manière ?

Je ne pensais pas, initialement, à un dispositif immersif. Avec ma caméra je voulais saisir des bribes de vie. J’ai essayé de composer avec cette matière au moment du montage. J’aime beaucoup cette étape dans la fabrication du film. C’est à ce moment-là que le film s’écrit. Chaque plan est une phrase que j’articule.

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