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Documentaire
Film
Séquestré depuis sa naissance par sa mère, Bubby ignore tout du monde extérieur qu’il croit empoisonné. L’arrivée de son père, dont il était tenu éloigné, va bouleverser sa vie.
Le jour de ses 35 ans, Bubby va enfin sortir. Il découvre un monde à la fois étrange, terrible et merveilleux où il y a des gens, de la pizza, de la musique et des arbres…
J’ai voulu faire un film sur l’enfance, sur l’importance d’être aimé pour un enfant. Des recherches antérieures pour un projet abandonné sur les tueurs en série m’avaient appris que, presque sans exception, les tueurs en série ont eu une enfance meurtrie. Le film est devenu, pour moi, un plaidoyer pour l’enfance.
C’est également devenu un film sur la façon dont nous jugeons les gens sur des apparences superficielles, presque toujours sur des normes sociales ou ethnocentriques arbitraires, le plus souvent à tort ou injustement.
Bubby n’a aucun moyen de juger les gens… il n’a rencontré qu’une seule personne dans sa vie, dont il est complètement dépendant. Son système de valeurs est très limité, mais il n’est corrompu ni par la télévision, ni par la radio, ni par les livres, ni par des photos. Il n’est pas non plus corrompu par la nécessité de se conformer à des codes ou par l’avidité. Il n’a pas de véritable base de comparaison, donc pas de véritables jugements sur les gens. D’une certaine manière, il est totalement innocent.
En utilisant le point de vue de Bubby dépourvu de tout jugement sur le monde, je pouvais alors commencer à explorer des fragments de celui-ci. Le film est une sorte de déambulation à la rencontre de la société, des gens et de leurs comportements et dessine en quelque sorte des instants du monde.
Le monde est tout à la fois drôle et tragique, laid et beau, malveillant et bienveillant, plein d’amour et de haine, d’honnêteté ou d’hypocrisie. Voilà aussi comment Bubby le découvre et comment il est malmené par lui. Le monde, ou plutôt les gens qui l’habitent, enseignent à Bubby comment être… Il apprend d’eux comment se comporter. C’est un peu la même chose dans le monde réel… Chacune de nos rencontres aide à déterminer nos comportements.
Ce film est devenu aussi un film sur les apparences et les faux-semblants. Qu’est-ce qui est beau ? Qu’est-ce qui est laid ? Pour qui ? Dans quelles circonstances ? Qu’est-ce que l’innocence ? Qu’est-ce que la culpabilité ?
Un film aussi sur les systèmes de croyance… spirituel, religieux, scientifique, interpersonnel… et comment en s’y cramponnant pour essayer de donner un sens au monde, nous sommes effectivement empêchés d’y donner sens.
Mais surtout, le film pose plus des questions qu’il ne donne de réponses. Il interroge notre façon de percevoir le monde et ceux qui en font partie et pousse alors le spectateur à se poser ces questions sur lui-même.
Ce qui précède peut sembler un peu sérieux et pointu. Ça l’est sans doute, mais le film a été réalisé sous la forme d’un divertissement…
Voilà ce que je l’ai essayé de faire avec “Bad Boy Bubby”… poser quelques questions essentielles en essayant de donner un réel plaisir au moins à certains spectateurs et, je crois que nous avons réussi.
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