Une Vie avec Oradour

Un film de : Patrick Séraudie

Genre : Documentaire
Sortie en salle : 21 septembre 2011

Synopsis

Le 10 Juin 1944 à Oradour-sur-Glane, Robert Hébras échappe à la mort. “Une vie avec Oradour” retrace son histoire, avec le récit minutieux de cette journée, filmé dans les ruines du village-martyr. Un drame ancré dans notre mémoire collective et qui reste le plus important massacre de civils en France sous occupation allemande. C’est aussi l’exemple d’une vie déterminée par le désir de témoigner inlassablement pour que l’Histoire ne se répète plus. Elle porte l’empreinte du souvenir et du désir de vivre, une empreinte qui transcende une vie.

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Entretien avec le réalisateur Patrick Séraudie

Aucun film n’évoque, dans le détail, le parcours des survivants pour échapper à la mort lors de cette journée. Robert Hébras est aujourd’hui le seul à pouvoir encore témoigner dans les lieux. « Une vie avec Oradour » retrace son histoire, avec le récit précis, méticuleux de la journée du drame, puis la vie après « Oradour », avec la reconstruction et la place qu’occupe le témoignage, jusqu’à ce qu’il devienne le témoin essentiel.

1- le samedi 10 juin 1944

Dans la première moitié du film, avec minutie, heure par heure, Robert raconte SA journée du 10 juin 44 : l’arrivée des allemands, le rassemblement sur le champ de foire, l’attente avec les copains de foot, la fusillade dans la grange, les blessures, le sang, le feu, et finalement l’évasion. Je privilégie la subjectivité de son témoignage, ne décrivant que ce qu’il a vu et vécu. En contrepoint, intervient Jean-Marcel Darthout. Il a partagé l’attente dans la grange, la fusillade et une partie de la fuite. Son témoignage complète celui de Robert. Cette partie du film est intégralement tournée dans les ruines du village-martyr, à l’exception du témoignage de Jean-Marcel Darthout. Robert Hébras explique chronologiquement les événements, marchant à un rythme soutenu vers chaque lieu du drame. Dans ces déplacements, Robert Hébras est souvent filmé de dos, il est notre guide. Pour ces séquences, je privilégie la dimension physique de l’action. Robert arpente, une fois de plus, ce parcours de douleur, tout en racontant les faits tels qu’il les a vécu.
J’ai choisi le mois de juin comme période de tournage, cherchant à rester au plus près des teintes chaudes du début de l’été.
J’insiste sur le rapport au temps dans cette première partie. Les événements du drame s’échelonnent tout au long de l’après-midi avec l’arrivée des SS dans le bourg à 14h, le rassemblement dans la grange Laudy vers 16h, pour s’achever avec la fuite de Robert qu’il estime vers 19h30. Je filme donc l’évolution du récit en fonction des indications horaires données par Robert, utilisant la déclinaison naturelle du soleil au fil de l’après-midi.
Il est difficile aujourd’hui de visualiser la surface des volumes des différentes granges ayant servi d’abri aux rescapés dans leur fuite, alors qu’elles ne sont plus que des murs effondrés. C’est pourquoi j’ai demandé à Benjamin Corbeau, un jeune architecte qui a consacré son mémoire de fin d’études au village d’Oradour-sur-Glane avant le drame, de recréer en images de synthèse l’enchevêtrement des hangars et des passages dans le secteur de la grange Laudy. Ces images que j’ai voulu épurées et d’une grande sobriété, sont montées en parallèle du récit de Robert sur les lieux mêmes du drame.

2- vivre

Dans la seconde partie du film, je montre comment son parcours de vie est bouleversé par ce drame.
A la veille du 10 juin, Robert est encore un jeune homme « ordinaire » vivant dans un village « loin » de la guerre. Il n’est impliqué dans aucune forme de militantisme, ni de résistance. Ensuite, après une période de reconstruction durant laquelle il occulte le drame, il va progressivement devenir un témoin infatigable, vouant une grande partie de sa vie à raconter son expérience traumatisante –
notamment lors des procès de Bordeaux et Berlin- et à militer contre la guerre, la haine et pour le respect des victimes.
Jamais il ne quittera la région, habitant les baraquements provisoires avec son père, puis le nouvel Oradour, village construit au-dessus du village-martyr.
Il est aujourd’hui le dernier porteur de la mémoire de l’ensemble du site, tant du monument historique et des cérémonies qui s’y déroulent que de l’évolution du nouvel Oradour au cours des 67 dernières années.
Cette seconde partie liée à la vie de Robert après le massacre, est réalisée au « Pouyol », la ferme de sa soeur aînée où il trouve refuge dès le lendemain du drame.
Le lien avec les ruines du village-martyr est maintenu au travers des archives cinématographiques et photographiques. Ces archives rythment les événements liés à l’histoire d’Oradour : la visite du général De Gaulle dès mars 45, les procès de Bordeaux et Berlin, l’unique témoignage filmé de Marguerite Rouffanche en 1969…
Enfin, je filme Robert lorsqu’il témoigne dans les ruines, adaptant son récit à ses interlocuteurs, enfants ou adultes.
Pour conclure, il me semble que mon film est traversé de manière sous-jacente, par l’idée de montrer comment un jeune homme, pris dans la tourmente d’une période historique violente et complexe, voit son univers basculer et comment sa vie s’en trouve à jamais transformée.

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